Monsieur Marius, il nous fend le ventre de plaisir
Monsieur Marius, si le nom fleure bon Marseille, le Vieux-Port et l’anisette, il éveille surtout la radicalité et l’audace d’un César dans la célèbre et immortelle partie de belote. Comme notre Monsieur Marius, à Toulouse, rue des Filatiers, un des restaurants les plus personnels, rafraîchissants et inventifs qui redonne à la place toulousaine une inclinaison bistrotière bienvenue.
Monsieur Marius, c’est Nicolas Brousse, prix bis repetita, 2014 et 2015, du Jeune Chef Gault&Millau, accompagné d’un coulis gestionnaire, sa compagne Margaux Ventresque. Avec lui aux fourneaux, c’est l’art du festin qui revient en force dans un requiem de cuisine modeste, avec des accords de voltige culinaire. Comme si les Rolling Stones, période moue rebelle tapaient le bœuf avec Mozart dans une 9e symphonie rock’n’roll. Avec comme tempo comme les variations saisonnières, et comme riff les variations quotidiennes,
« Il m’arrive de traiter un même produit différemment du jour au lendemain. Mais aussi faire autre chose du produit de ce que l’on a l’habitude de faire. »
Pour l’enfant de Roubia, entre Carcassonne et Narbonne, la pâtisserie sera son premier plat de résistance estudiantin. Il aiguise par la suite ses couteaux chez Franck Putelat et Michel Sarran.
Et depuis à Toulouse, sa cuisine propose une émotion dans un rapport qualité-prix d’une insolence distinguée, et qui le distingue de bien d’autres tables plus coûteuses et moins goûteuses. Avec Nicolas Brousse, l’assiette a quelque chose de joueuse, de coquine, même, tant il marie des divorcées à l’origine, comme ses boulettes de gambas et cochon sur une bisque crémeuse ou son lieu pané aux cacahuètes, wasabi, chou cru et cuit et fruit de la passion.
Avec Monsieur Marius, on se fend le ventre de plaisir.
Monsieur Marius
40 Rue des Filatiers – Toulouse
www.marius-toulouse.com