Architecte archi talentueuse, la jeune albigeoise de 33 ans a étudié à l’Ecole des Beaux Arts de Toulouse pour obtenir un DNSEP en Design d’espace. Très tôt initiée au domaine de compétences qu’elle exerce aujourd’hui, Cécilia offre un regard affuté et authentique qui réveille les résidences et les commerces de notre belle ville.
Passionnée depuis toute jeune, Cécilia commence dès ses 16 ans à prendre ses marques dans une entreprise d’agencement intérieur albigeoise. Un déclic. Une vocation. Avide d’apprendre, la jeune fille multiplie les rencontres avec des professionnels, les expériences en architecture – design, photos, dessin industriel. Une marotte. Une idée fixe même. Rigoureuse mais toujours spontanée et créative, Cécilia aime se challenger.
“J’ai eu la chance d’être formée par Bernard Catugier à la sortie de l’école, je faisais des charrettes pour ses projets (charrette en jargon archi c’est quand on a besoin de petites mains pour dessiner ou terminer rapidement un projet). Il était très exigeant sur le rendu des plans, des ombres portées, l’épaisseur d’un trait, la couleur d’un mobilier. Il détecte la moindre erreur, la moindre côte manquante, le moindre déséquilibre d’une moulure mal dessinée, d’un lambrequin… j’ai tout appris à ses côtés, et j’apprends encore puisque nous travaillons toujours ensemble.”
Inspirante et inspirée, Cécilia Febrer puise ses idées à droite, à gauche, aussi sensible au digital qu’au charme de l’ancien. La jeune femme trouve de l’énergie créative en chaque lieu, en chaque être, chaque chose …
« Les inspirations, il y en a partout, c’est ce qui est d’ailleurs très agréable dans ce métier. Un magazine, une promenade urbaine, un bouquin, un film, une expo. Tout peut initier un nouveau projet ! »
« Sur ma table de chevet, Mâcher la poussière d’Oscar Coop- Phane. Il s’agit d’un homme qui est condamné à finir sa vie dans un luxueux hôtel. Les descriptions des décors sont dingues ! Au bureau, j’écoute très souvent en fond Chet Baker, je lance un album et peu à peu j’en oublie le son. J’aime beaucoup l’album d’Angèle, BROL, ses mélodies et son timbre invitent à la rêverie »
Ces derniers temps, Cécilia a beaucoup travaillé sur les projets de restaurateurs toulousains. La gastronomie l’inspire. Elle aime se fondre dans l’univers de ses clients et respirer à leur rythme pour comprendre ce dont ils ont envie.
« Je dois avant tout écouter mes clients mais il m’arrive de m’opposer à certains de leurs souhaits. Je n’hésite pas à les bousculer un peu ! Chaque intérieur est différent et une image trouvée sur internet ne s’adaptera pas forcement à la réalité de leur projet. Alors je les aiguille. Il y a quelques règles à respecter dans la déco pour ne pas tomber dans le grand n’importe quoi ! Le copier-coller ne m’intéresse pas ! »
SI TU ÉTAIS …
– un élément : le feu, ça brûle, ça brille ça réchauffe, c’est l’élément le plus puissant de la nature
– une saison : l’été sans aucun doute, normal pour une fille de pieds noirs !
– un sens : je devrais répondre la vue en rapport avec mon métier mais véritablement c’est l’ouïe. J’entends toutes les conversations… ça peut énerver mais pour moi c’est plutôt pratique !
– une ville : Paris, sans aucune hésitation. Pour son authenticité, sa folie, sa culture, ses soirées, sa vitesse… j’ai un projet actuellement là bas.
– une matière : la roche. Plus particulièrement le marbre. J’adore sa diversité, ses couleurs, c’est une pierre qui se suffit à elle même, elle orne n’importe quel décor sans aucun ajout.
– un art : la peinture, j’aime comprendre les intentions des artistes !
– une odeur : l’odeur d’un café fort en passant devant un bistrot, l’odeur du cuir, du bois, de la colle, de la peinture sur les chantiers, l’odeur de la personne qu’on aime…
– un bruit : la sonnerie de mon téléphone portable, un portable en silencieux ça m’angoisse !
– un hashtag : #projetencours
LE PROJET “CUISINE SANS DÉPENDANCE” POUR YANNICK DELPECH
Dans sa maison de Gaillac, à deux pas de la Gare, le chef Yannick Delpech invite à sa table clandestine 14 convives dans une bâtisse sublime entièrement décorée par Cécilia Febrer.
« Cela fait plusieurs années que Yannick me confie ses projets et ça faisait plusieurs mois qu’il recherchait une maison sur Gaillac. Lorsqu’il m’ a fait visiter cette dernière, j’ai de suite vu le potentiel déco que l’on pouvait en tirer. Il m’a fait confiance du début jusqu’a la fin, j’ai travaillé des univers différents en fonction des pièces, j’ai pu mixer les styles. Yannick adore la couleur alors je me suis lâchée et au final on a fait un super projet qui ne ressemble à aucun autre intérieur. C’est vraiment agréable de tomber sur un client anti conformiste qui vous laisse les clés de sa maison et qui vous dit “à dans 6 mois” !
Et puis on a réceptionné le chantier, et quelques jours après il m’a rappelée me faire part de son nouveau projet : une table clandestine chez lui ! 48h après avoir déménagé, il avait déjà tout son concept en tête ! On a donc revu un peu la déco en orientant le projet vers la cuisine avec une grande table d’hôte pour accueillir les 14 convives !
LE PROJET MAÎTRE RENARD
Un bar à vins rue Pharaon, aux Carmes, où se restaurer, même tard le soir …
« Le nom est venu en fin de projet, du coup on a donné naissance à cette gigantesque fresque qui revisite les Fables de La Fontaine.
C’était ludique de la composer parce qu’on a cherché des saynètes de fables à détourner et au fur et a mesure, on a créé un vrai décor unique. Mais initialement la déco se voulait brute. On a récupéré toutes les briques sur un mur, je les ai faites repeindre en vert pour les extraire un peu de leur traditionnel décor rouge ocre. Lors des travaux, on a découvert sous trois couches de carrelage des tommettes d’origine qu’on a passé une semaine à récupérer ! Le comptoir qui ne pouvait se trouver que vers le fond de l’établissement à été mis en lumière avec des feuilles de cuivre que nous avons poinçonnées sur place. On a récupéré des tuyaux de cuivre pour faire passer tous les câblages en plafond et sortir des points lumineux. C’est un endroit très chaleureux et plein de vie. Les gens s’y sentent bien parce que c’est sans chichis ».
Cécilia Febrer continue ses chantiers ici et là, imposant son style, privilégiant les matières brutes, l’authentique, l’Histoire.
De plus en plus, la jeune femme s’attache à travailler avec des artisans qui ont un savoir faire ancien – verrerie, orfèvrerie, restauration de meuble ancien, marqueterie – ceux qui amènent une plus value à ses projets parce qu’ils ont un savoir faire, une histoire, une technique, ce petit plus qui fait toute la différence !
Elle sait s’entourer des meilleurs entreprises de la ville pour travailler en équipe, dans le respect, en apprenant les uns des autres.
Architecte philanthrope et humaniste.
Cécilia Febrer
5 rue des Prêtres – 31000 Toulouse
www.ceciliafebrer.com