Toulouse est sans conteste une terre créatrice de talents. Pour son édition automne/ hiver 2015, le magazine Toul’House vous invite à découvrir quatre figures toulousaines QUE la réussite professionnelle a mené vers la capitale.
Ces quatre hommes dans la quarantaine ont tous en commun, d’avoir quitter la Ville rose pour embrasser leur destin à Paris, sans pour autant oublier leur ville d’origine. Arnaud Champremier Trigano, enfant du sud-ouest est à 43 ans un personnage public qui s’illustre notamment dans la communication de personnalités politiques. David Koubbi, l’avocat de l’affaire dite « Kerviel » âgé de 42 ans est un spécialiste du droit des affaires et du droit de la presse qui ne manque pas de poigne.

CES QUARANTENAIRES TOULOUSAINS QUI FONT PARIS Jean-Christophe Tortora est à 39 ans le directeur de la Tribune, titre qu’il reprend à seulement 35 ans. Enfin, Alexandre Elicha qui a eu 40 ans cet été est, avec ses deux frères, créateur de la marque ultra branchée The Kooples. Quatre portraits, quatre hommes, quatre passionnés qui reviennent dans les pages de Toul’House sur leur parcours, leur métier, leurs coups de cœur et bien sûr sur Toulouse.

ALEXANDRE ELICHA: The Kooples à trois 

Alexandre Elicha est l’un des créateurs de la Maison de prêt-à-porter française The Kooples, créée en 2008. A ses côtés, ses deux frères Laurent et Raphaël, tous les trois, les fils de Tony et Georgette Elicha, à l’origine de la marque Comptoir des Cotonniers. Chez les Elicha, la mode est avant tout une affaire de famille.

Alexandre Elicha est un ambassadeur de sa propre marque. Les pièces The Kooples font partie intégrante de son look. La marque à l’ADN chic et décalé dont le positionnement joue sur le couple est née d’un «brainstorming entre frères ». « On avait l’image de couples mythiques dans nos têtes : Serge Gainsbourg & Jane Birkin, Mick Jagger & Marianne Faithfull … Et là ce fut comme une évidence : de vrais couples incarneraient l’image de The Kooples ! », raconte Alexandre.

Chez The Kooples, il assure en particulier le rôle de Directeur Artistique Homme. Son goût pour la mode lui vient de son enfance, bercée « par des parents ayant du goût, et de surcroît créateurs de belles aventures dans l’univers de la mode. » Après ses études à l’ESC Toulouse puis quelques années « à travailler, à apprendre, et surtout à «rigoler» sur la chaîne Comédie », il rejoint « la team familiale » pour prendre la Direction de l’Image et de la Communication de Comptoir des Cotonniers. Ce passionné de boxe thaï depuis un voyage en Thaïlande se nourrit de multiples influences. Ses sources d’inspiration ? « Les codes et les détails des uniformes militaires, les «subcultures» (Ska, Mods, Punk) ou encore les marchés vintage à travers le monde », explique-t-il. Et même Toulouse, sa ville de naissance dont il connaît les moindres recoins. Il avoue en effet « qu’inconsciemment elle fait partie de [ses] influences ».

Questions-réponses décalées

  • Le matin, vous êtes plutôt thé ou café ? Café sans sucre. Capsule Gold Nespresso
  • A Toulouse, quel est votre resto préféré ? Chez ma grand mère (Hélas elle vient de quitter ce monde il y a quelques mois. Je ne trouverai pas meilleur resto à Toulouse !)
  • Quel est votre objet fétiche du moment ? Le cigarillo que j’accroche à tous mes chapeaux
  • Enfant, quel était le métier que vous rêviez de faire ? Réalisateur. J’ai toujours aimé créer des histoires !!
  • Quel est votre dicton du moment ? La Mort fait que l’on devient plus attentif à la Vie !

ARNAULD CHAMPREMIER TRIGANO: La politique en héritage 

Arnauld Champremier-Trigano c’est l’homme de la campagne présidentielle de Mélenchon, l’homme médiatique de Paris Première et de BFM. Aujourd’hui à la tête de l’agence de communication publique et politique Mediascop, il se distingue par son engagement politique fort enraciné à gauche.

Sans aucun doute, mon intérêt pour la politique me vient de mon père. J’ai grandi avec ses premières campagnes. Le soir, je m’endormais bercé par le récit héroïque de l’histoire familiale pendant la guerre. Je me souviens de cette politique évoquée dans sa dimension la plus noble, raconte Arnaud. Né en 1971, il est le fis d’André Trigano, homme politique ariégeois, élu depuis plus de 40 ans. Diplômé de Sciences Po Toulouse en 1994, il devient vice-président de l’UNEF et président des clubs Res Publica, tout en poursuivant des études de communication à Paris1-Sorbonne.

De ses années étudiantes toulousaines, il évoque « les meilleurs années après les naissances de mes filles. J’avais un grand appartement en bas de la Rue Bayard. Il s’est vite transformé en local associatif ! Avec mes racines dans la région, je me suis très vite fait à Toulouse notamment au rythme latin et au quart d’heure toulousain ! », s’amuse l’ancien étudiant. Et d’avouer : « Je ne manque jamais une occasion de revenir ! » Aujourd’hui, directeur de sa propre agence, il poursuit son activité de conseil de personnalités et organismes.

De son parcours, il retient la folle expérience professionnelle et humaine de la campagne présidentielle de Mélenchon.

« Ce fut une aventure unique, d’une très grande intensité.C’est passionnant de travailler sur l’opinion publique et de sentir que votre propre histoire est percutée par la grande Histoire…».

Un sentiment de nouveau ressenti à l’occasion d’un événement tragique. Arnauld est le gendre de George Wolinski, tué dans les attentats contre Charlie Hebdo. Depuis, il s’occupe de l’association des victimes. Et commence doucement à travailler sur la prochaine campagne présidentielle. Avec qui ? Cela, il n’a pas voulu le révéler…

Questions-réponses décalées

  • Le matin, vous êtes plutôt thé ou café ? Thé fumé
  • A Toulouse, quel est votre resto préféré ? L’entrecôte.
  • On raffolait des frites à volonté quand on était étudiant ! Quel est votre objet fétiche du moment ?
  • Mes dernières lunettes Enfant, quel était le métier que vous rêviez de faire ? Musicien…et président
  • Quel est votre diction du moment ? « Il n’y a pas de problème qui ne trouve de solution »

DAVID KOUBBI: Le combat chevillé au corps

L’avocat de l’affaire dite « Kerviel » et de bien d’autres personnalités publiques a quitté la Ville rose après ses études. Au sein de son cabinet nommé 28 octobre, ce spécialiste du droit des affaires et du droit de la presse affiche un franc-parler et une véritable passion pour son métier.

« Je m’efforce en toutes circonstances d’être quelqu’un de confortable pour mes proches et ceux qui m’aiment, mais j’espère que je ne le suis résolument pas pour mes adversaires». A ces mots, on sent rapidement que David Koubbi est de ces hommes libres et sûrs d’eux, qui n’aiment pas que les choses leur résistent. Un tempérament fort qui l’a mené à rejoindre le barreau. « Mes parents jurent que je parle de devenir avocat depuis que j’ai 8 ans ». Toulousain de naissance, David Koubbi a fait des études de droit à l’université Toulouse 1 Capitole. Ses diplômes en poche, il monte s’installer à Paris avec une bande de copains, attiré par le potentiel professionnel incroyable offert par la capitale. « Chez Hughes Hubbard and Reed, j’ai rencontré Benoît Pruvost et on a très vite décidé de créer le Cabinet 28 octobre pour envoyer un signal à nos adversaires : nous étions dès l’origine un cabinet tribal et clanique, nous n’étions pas les héritiers de familles de juristes », explique l’avocat.

Ses plus belles affaires ? Vient aussitôt l’Affaire dite « Kerviel » qui a opposé l’ex-trader à la banque Société Générale. Pour David Koubbi,

« ce dossier contient tout ce qui [lui] a donné envie de devenir avocat. Je me suis dit que Jérôme Kerviel était en train de se faire avoir, que c’était un bouc-émissaire. Et ça, ça m’a rendu nerveux et sans doute turbulent !»

L’avocat, qui pratique la boxe ne cache pas son goût pour la bataille et assume une certaine névrose du combat. « Et sur le terrain judiciaire, on se bat avec un outil très exigeant qu’est le droit ». Quant à ceux qui lui reprochent d’être un avocat «people », il répond avec désinvolture « Je les emmerde ! Mes clients sont en grande majorité des entreprises pour du droit des affaires. »

L’homme prépare pour la rentrée un projet qui devrait ne pas passer inaperçu. « Il s’agit d’un fond citoyen de financements participatifs de façon à permettre d’investir sur le contentieux judiciaire ». De la justice participative en quelque sorte. Toujours en mouvement, il assure toutefois : « Combattre ne m’a jamais fatigué ».

Questions-réponses décalées

  • Le matin, vous êtes plutôt thé ou café ? Café
  • A Toulouse, quel est votre resto préféré ? Le J’Go
  • Quel est votre objet fétiche du moment ? Le chapelet que m’a offert le Pape François
  • Enfant, quel était le métier que vous rêviez de faire ? Avocat
  • Quel est votre diction du moment ? « Ne rien céder à la Liberté et rire de tout »

 

JEAN CHRISTOPHE TORTORA: Magnat de la presse

La presse, il est tombé dedans quand il était petit. Jean-Christophe Tortora est à 39 ans le président de la Tribune. A la tête de ce journal économique qu’il rachète à l’âge de 35 ans, il orchestre sa mutation digitale. Rencontre.

“Partout où je suis passé, que ce soit au primaire, au collège ou au lycée, j’ai toujours crée le journal de l’école, ces expériences ont joué un grand rôle dans le développement de ma passion qu’est l’information ». JeanChristophe Tortora a toujours su qu’il deviendrait patron de presse.

Et des magazines, il en compte un certain nombre à son actif parmi lesquels In Toulouse, le journal de l’aéroport Toulouse Blagnac,Toulouse Mag, tous deux vendus à La Dépêche du midi, des émissions pour la TLT ou encore Objectif News qu’il crée en 2008. Puis en 2012, il reprend le journal La Tribune.

« Ce qui a été le plus difficile ? D’être un candidat toulousain, « provincial » dans la reprise de ce titre d’une grande notoriété dans l’univers très parisien de la presse ».

L’ancien quotidien économique devient alors un site d’information en ligne, doté d’un magazine le vendredi. Le nouveau directeur transfère également le siège social à Toulouse « pour des raisons symboliques et affectives. » Né d’une mère espagnole et d’un père italien, l’homme qui vit et travaille aujourd’hui à Paris a conservé pour la Ville Rose « un attachement très fort ». « Toulouse a été ma rampe de lancement », assure-t-il. Véritable mordu de la presse, il croit au « local, au digital » et « à la qualité des contenus pour faire un bon magazine ». Il s’emploie aujourd’hui à développer la Tribune à l’international avec dans le viseur l’Afrique subsaharienne et le Maghreb. Et quand il ne travaille pas, ce papivore passe son temps à lire les journaux… « Ma passion, c’est mon métier » précise-t-il avec l’accent toulousain.

Questions-réponses décalées

  • Le matin, vous êtes plutôt thé ou café ? Café
  • A Toulouse, quel est votre resto préféré ? Chez Carmen
  • Quel est votre objet fétiche du moment ? Mon iMac…
  • Enfant, quel était le métier que vous rêviez de faire ? Patron de presse
  • Quel est votre diction du moment ? « Ce n’est pas parce que les choses sont compliquées
    que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont compliquées »

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